Douleur

de Zeruha Shalev

Traduit de l’hébreu par Laurence Sendrowicz, Gallimard

Ah ! La tête de ma libraire préférée quand je lui ai annoncé que je n’avais pas accroché à ce livre (à peu près la même tête quand, il y a quelque temps, j’avais dit ne pas avoir adoré « Réparer les vivants » de Maylis de Kerangal).

 

les halles 3 mai 2017

Paris, Les Halles, mai 2017 Photo : Ph. Dixmier

Ce qui m’a agacée dans Douleur, c’est Iris….le personnage principal. Ce qui est embêtant vu qu’elle est présente à toutes les pages. Iris est le genre de femmes qui ressent tout plus que les autres : elle est plus sensible, plus fragile, etc. Elle a des circonstances atténuantes. Iris a été blessée (sérieusement blessée) dans un attentat et, dix ans plus tard la douleur ressurgit, plus forte. Lors d’une consultation à l’hôpital, Iris retrouve Ethan, médecin spécialiste de la douleur et son grand amour de jeunesse qui l’avait quittée brutalement sans trop d’explications.

Iris est mariée, même si son couple bat de l’aile, et elle doit en plus affronter une situation difficile avec sa fille qui semble être tombée dans les mains d’un gourou. La passion ressurgit entre Ethan et Iris et c’est là que j’ai commencé à décrocher….Sans doute parce que j’étais persuadée qu’Iris et Ethan ne se retrouvaient pas et que ce retour de flamme n’existait que dans la tête d’Iris. Des indices m’ont poussée à penser cela : le mari d’Iris lui pose peu de questions sur ses absences, Ethan semble planer sans s’intéresser à la vie d’Iris. Il est comme désincarné. Cette interprétation rendrait le livre plus intéressant selon moi mais j’attendais une chute qui n’est bien sûr pas venue.

En revanche, l’auteure exprime à merveille le basculement que vit Iris à partir de l’attentat. Un basculement violent et physique puisqu’elle est éjectée de sa voiture, une projection qui emmène Iris de l’autre côté du monde.

p.37, en parlant de son mari et de sa fille « (…) en les voyant, elle avait de temps en temps l’impression que son vol plané l’avait propulsée à une vitesse supersonique dans un autre pays d’où elle ne pourrait plus jamais les atteindre. »

Pour me faire pardonner de ma libraire, j’ai lu, sur ses conseils, N’essuie jamais de larmes sans gants, de Jonas Gardell. Un livre suédois de 600 pages qui raconte comment a été vécue l’apparition du SIDA en Suède et comment les malades ont été maltraités. Résumé ainsi, cela peut effrayer mais c’est un livre magnifique (sortez vos mouchoirs !) qui fera l’objet d’une prochaine note de lecture.

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